Ahhh… l’éco-quartier ! Ce paradis terrestre, cette terre promise… De belles paroles pour les écolos (et les moins écolos) qui rêvent d’une demeure solide, économe et éco-responsable. Mais à quel point ces projets urbains innovants sont-ils à la hauteur des promesses annoncées ? Focus sur les flips et les flops des premiers éco-quartiers en France.
L’éco-quartier : késako ?
« L’éco-quartier est une opération d’aménagement durable exemplaire » (dixit le Ministère de l’Économie, du Développement Durable et de l’énergie). Et cela ne s’arrête pas là : « Mesure phare du plan Ville durable du ministère, il contribue à améliorer notre qualité de vie, tout en l’adaptant aux enjeux de demain : préserver nos ressources et nos paysages, tout en préparant les conditions de la création d’une offre de logements adaptée aux besoins ».
Grenoble : le quartier de Bonne
Engagé en 2001 et construit quelques années plus tard, le projet de Bonne a accueilli ses premiers voisins en 2008. Le projet consistait à transformer le site libéré par l’armée en 1994 en un éco-quartier modèle, situé dans un endroit stratégique non loin de l’hyper-centre de Grenoble. Grâce à cette démarche innovante, le projet de la Ville de Grenoble a pu bénéficier du programme européen Concerto, et a également gagné le Grand prix national EcoQuartier en 2009.
Les + : une première en France, 900 logements familiaux dont 38% en locatif social, un éco-quartier situé en plein centre ville, un centre commercial BBC (Bâtiment Basse Consommation) construit au cœur du quartier, de nombreux espaces verts à proximité et un parking doté de 350 places à disposition des résidents.
Les – : quelques ratés énergétiques (les consommations de chauffage sont entre 5 et 70% supérieures aux objectifs fixés), une absence de vie sociale, un quartier sans âme, pas de tri sélectif ni d’autres mesures pro-environnementales, des fermetures de boutiques en masse…
Plus d’infos sur le projet ICI.
Eco-quartier des Docks de Saint Ouen
Au cœur de l’agglomération parisienne, l’éco-quartier des Docks est situé aux bords de la Seine et occupe 100 ha de terrain. Le projet a été labellisé par la Région Ile-de-France « Nouveaux Quartiers Urbains ». Son but ? « Développer un quartier de vie exemplaire et innovant en matière de qualité urbaine et environnementale ». Les Docks proposent une offre très importante de logements et activités au sein du quartier, dont l’objectif est de promouvoir la mixité entre différentes catégories socio-professionnelles, mais aussi entre résidents et bureaux avec des rez-de-chaussée animés et remplis de commerces ou d’équipement collectifs.
Les + : un objectif de 10 000 nouveaux habitants et 10 000 nouveaux emplois accueillis sur le site, un réseau de chauffage urbain fonctionnant à 75% en énergie renouvelable, un réseau pneumatique de collecte des ordures ménagères et une gestion alternative des eaux pluviales.
Les – : une apparition massive de champignons dans des logements neufs liée à un taux d’humidité très élevé, ayant provoqué des problèmes d’asthme chez des enfants habitant le quartier. Des frais supplémentaires pour installer le système de chauffage par géothermie, ainsi que des problèmes administratifs pour valider les prêts à taux zéro des propriétaires.
Confluence, le « petit » dernier des éco-quartiers français
Lyon Confluence est une vaste opération urbaine d’extension métropolitaine au sud de Lyon. Pour transformer ce site et en faire un quartier innovant de référence, Lyon a axé son offre sur un grand éventail de loisirs urbains, avec un pôle de loisirs et de commerces, l’ouverture du Musée des Confluences ou l’accueil de grands évènements culturels. Les priorités de Confluence sont avant tout la maîtrise énergétique, la qualité environnementale et la vie culturelle et sociale. Alors, saura-t-il apprendre des échecs de ses aînés ?
Les + : 25 000 nouveaux habitants et autant d’emplois, un projet d’aménagement sur 150 ha, un quartier avec des transports multimodaux, un système de chauffage par chaudière bois granules collective ainsi que des capteurs photovoltaïques produisant 50% de l’électricité nécessaire pour alimenter les parties communes.
Les – : une gestion qui a été qualifiée de « mauvaise » par la presse locale lyonnaise, des problèmes d’accessibilité et de stationnement, et plus grave encore… de problèmes de sécurité liés notamment à la présence de prostituées au sein du quartier (aïe…)
Si malgré les points négatifs, le concept d’éco-quartier vous a séduit, n’hésitez pas à consultez la carte de France des éco-quartiers de ville ici !
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